Depuis avril 2019, il y a eu au moins 74 attaques contre des installations médicales. Au cours des dernières 48 heures, plus de 80 000 civils ont été déplacés à Ariha et à Saraqeb, fuyant les lourdes frappes aériennes sur ces zones civiles. Depuis le 1er janvier, au moins 138 civils ont été tués.
Selon un rapport du HCDH
(
Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme), du 15 au 23 janvier, 81 civils, dont 13 femmes, 14 filles et 20 garçons, ont été tués à la suite de frappes aériennes et d'opérations au sol. Parmi eux, huit civils, 4 femmes et 2 garçons, ont été tués dans la ville d'Alep et 44 civils, dont 7 femmes, 13 filles et 11 garçons, ont été tués dans la province d'Alep.
Du 1er décembre 2019 au 27 janvier 2020, l'ONU a signalé que près de 390 000 personnes avaient été déplacées. Compte tenu des difficultés rencontrées dans la collecte de données dans la zone de conflit, l'UOSSM estime que le nombre de déplacés internes est considérablement plus élevé. Environ 80% étaient des femmes et des enfants, et ont été principalement déplacées des grandes villes de Saraqeb et Maarat Al Nouman, ainsi que des petites villes et villages du sud d'Idleb. Beaucoup ont été déplacés à plusieurs reprises, leur vulnérabilité et leur incapacité à faire face à cette situation ne fait qu'augmenter.
L'hyperinflation de la monnaie ne fait qu'aggraver les choses dans le nord-ouest de la Syrie. La dévaluation de la livre syrienne est sans précédent, elle se situe désormais entre 1 000 et 1 200 SYP par USD en janvier 2020, contre 640 SYP par USD à la mi-octobre 2019. Les prix des biens de première nécessité dans le nord-ouest de la Syrie ont doublé et triplé, augmentant la dépendance vis-à-vis de l'aide étrangère. Le carburant est inabordable, ce qui affecte le coût des transports et le fonctionnement des générateurs, qui alimentent de nombreuses installations médicales.
Dans les termes les plus fermes, l'UOSSM condamne la poursuite des attaques contre les civils et les installations médicales. L'UOSSM demande à la communauté internationale d'agir immédiatement pour protéger ces millions de civils d'un génocide imminent et de mobiliser des rations d'urgence d'abris, de nourriture, d'eau et de soins médicaux pour la population mal desservie.
Le Dr Ziad Alissa, président de l'UOSSM, a déclaré :
"Nous sommes profondément préoccupés par la situation médicale à Idleb. Alors que de plus en plus d'hôpitaux sont bombardés et mis hors service, les civils sont attaqués et ont désespérément besoin de soins médicaux. Les déplacements favorisent l'émergence de maladies, les gens essaient de survivre à l'extérieur, alors que les températures sont extrêmement froides. Nos médecins de l'UOSSM ont été témoins d'une augmentation spectaculaire des maladies, des infections respiratoires et des affections cutanées. J'implore la communauté internationale d'AGIR MAINTENANT, des millions de vies innocentes sont en jeu. C'est une honte que nous porterons pour le reste de nos vies si personne n'agit pour mettre fin à la violence. "
* Les nombres changent constamment en raison de la situation sur le terrain.