Pleins feux sur Betty Boudreau : 

Le myélome multiple fait face à une adversaire de taille! 

Septembre 2023

Betty Boudreau

Je m’appelle Betty Boudreau et j’ai reçu le diagnostic d’un myélome multiple (MM) le 4 juillet 2018 alors que j’étais âgée de 62 ans.


Jusqu’à ce moment, je n’avais jamais entendu parler du myélome multiple. En fait, je n’avais même pas réalisé qu’il s’agissait d’un cancer jusqu’à ce que, lors du diagnostic, on m’informe qu’un oncologue passerait me voir.

Je suis née dans l’est de Vancouver (Colombie-Britannique) d’une mère monoparentale appauvrie. J’avais cinq frères et sœurs plus âgés et bien que mon père n’ait jamais fait partie de ma vie, j’étais très proche de ses parents. J’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires de l’école Gladstone en 1974, devenant ainsi la seule de ma famille à obtenir un diplôme d’études. Parmi les personnes qui me soutiennent dans ma lutte contre le MM, il y a plusieurs de mes amis d’enfance.


J’ai rencontré mon mari plus tard cette même année (en 1974) et nous nous sommes mariés en 1977; nous avons eu deux filles et cinq petits-enfants. Mon mari est décédé en 2000. J’adore crocheter et je me suis impliquée bénévolement à titre de leader auprès de Guides du Canada pendant 39 ans. J’habite avec ma fille aînée Misty et sa famille à Surrey, en Colombie-Britannique. 


J’ai été mère au foyer et mère d’accueil pendant de nombreuses années, rejoignant le marché du travail que lorsque ma plus jeune, Tafra, est entrée au secondaire. J’ai travaillé dans divers secteurs, notamment pour une société de services paramédicaux, dans le domaine immobilier et j’ai récemment pris ma retraite de l’industrie de l’acier. 

Le 13 septembre 2013, précisément, j’ai senti un claquement en me levant de mon bureau.

J’avais du mal à mettre du poids sur mon genou gauche et je croyais l’avoir tordu. J’ai terminé ma journée de travail et me suis rendue à ma voiture tant bien que mal afin de rentrer à la maison. À mon arrivée, je me suis allongée sur le canapé et j’ai mis de la glace sur mon genou. Vers 19 h 30, en essayant de me lever pour me rendre à la toilette, j’étais incapable de me tenir debout! J’ai appelé Misty et elle venue avec Nate, son mari. Comme mon genou était très enflé, ils ont appelé mon autre fille Tafra qui est venue avec Girard, son mari.


Les deux hommes m’ont transporté jusqu’à la camionnette et nous nous sommes dirigés vers le service des urgences. À mon arrivée, j’ai immédiatement été prise en charge; j’étais à l’agonie. Après des radiographies, le médecin est venu me voir pour m’expliquer que j’avais des lésions en toile d’araignée dans mon plateau tibial, l’os sur lequel repose l’articulation du genou, qu’il y avait aussi de l’arthrose avancée au niveau du genou. Il m’a suggéré de consulter un rhumatologue. En attendant mon rendez-vous, il m’a prescrit des Tylenol No. 3 (avec codéine), a recommandé un repos complet pendant deux semaines, et l’application de chaleur et de glace. Je devais éviter de me tenir debout, sauf pour utiliser la toilette.


Quelques semaines plus tard, j’ai rencontré un rhumatologue qui a examiné les radiographies, m’a posé quelques questions et a tâtonné mon genou. Il a confirmé le diagnostic de l’urgentologue et m’a expliqué que je n’étais pas admissible à une arthroplastie du genou puisque le problème n’était pas au niveau de l’articulation, mais plutôt au niveau de la partie principale de l’os de la jambe. Mon genou a fini par guérir et j’ai repris mes activités.  

En 2016, j’étais enfin prête, émotionnellement et financièrement, à voyager. J’ai donc fait ma première croisière en Alaska avec mon groupe de crochet. En 2018, alors que plusieurs d’entre nous étaient devenus de bons amis (et nous le sommes encore aujourd’hui), nous avons décidé de faire une autre croisière! À ce moment, je vivais une période de grand stress au travail et notre maison était en rénovation; j’avais vraiment besoin de vacances, j’étais épuisée. 


Quelques jours après le début de la croisière, plusieurs personnes, dont les organisateurs de la croisière, m’ont demandé s’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Ils me trouvaient particulièrement fatiguée et il manquait la présence de la femme extravertie que j’étais lors de la première croisière. Je ne m’inquiétais pas, attribuant mon manque d’énergie au stress et à ma charge de travail au bureau.

Le sixième jour de la croisière, je m’étais convaincue que j’avais attrapé un rhume, ou peut-être même un microbe sur le navire. Cela ne m’a pas empêché d’assister à tous les cours et de participer à plusieurs excursions, mais je ne me levais pas à 6 heures du matin pour regarder le lever du soleil et j’étais généralement au lit avant 21 h. Bien que plusieurs s’inquiétaient à mon sujet, je n’étais pas préoccupée par mon manque d’énergie.


À mon retour de voyage, je croyais que ma fatigue et mon manque d’énergie étaient causés par ma surcharge de travail au bureau. J’avais un nouveau superviseur, plus de responsabilités et j’ai commencé à prendre mon dîner dans la voiture pour pouvoir faire une petite sieste chaque jour.   

J’avais emménagé temporairement avec Tafra pour la durée des rénovations et lorsqu’elle a quitté pour ses vacances avec sa famille, j’étais seule à la maison. Je ne me sentais pas bien du tout. Le jour de la fête du Canada, alors que je voulais me préparer quelque chose à manger, j’ai eu du mal à ouvrir la porte du réfrigérateur… une simple porte de réfrigérateur!

C’est alors que je me suis dit qu’il était probablement temps de consulter un médecin.

Le 3 juin, j’avais rendez-vous avec le Dr Patrick Yu, mon médecin de famille. Le Dr Yu a cru d’abord que j’avais peut-être une pneumonie. Il a recommandé un bilan sanguin complet avant que je rentre à la maison. J’étais tellement fatiguée! J’ai communiqué avec mon employeur pour l’informer que j’allais devoir prendre quelques jours de congé pour me reposer. Ce soir-là, je me suis couchée vers 17 heures.

En consultant ses courriels avant de se coucher, le Dr Yu a pris connaissance des résultats du bilan sanguin. Il a tenté de me rejoindre plusieurs fois ce soir-là et tôt le lendemain matin. Il m’a finalement rejoint à mon réveil vers 9 h 30. Mon téléphone était resté sur la table de chevet toute la nuit, mais je ne l’ai jamais entendu sonner!

Le Dr Yu m’a informé que je devais me rendre immédiatement au service des urgences puisque j’étais en insuffisance rénale aiguë!

Il avait déjà rejoint mon gendre Nate qui était en route pour venir me chercher. Quand Nate et moi sommes arrivés à l’hôpital, j’ai aussitôt été prise en charge et ils ont procédé à une analyse sanguine. Ils ont effectué tellement d’analyses sanguines cette journée-là que je suis surprise qu’il y ait eu suffisamment de sang!


Je ne me souviens pas de tous les détails, mais j’ai le souvenir d’une journée forte en émotions! Le médecin jugeait important que ma famille se présente à l’hôpital sans tarder. Tafra est rentrée de ses vacances ce soir-là, et Misty est revenue du chalet. 


La même journée, j’ai rencontré le Dr Zheng qui allait devenir mon néphrologue. Il n’a pas passé par quatre chemins et m’a promis qu’il ferait tout en son pouvoir pour sauver mes reins, mais que le pronostic était peu prometteur.

Vers 20 h 30, le Dr Kai Luecke, celui qui allait devenir mon oncologue, est venu me rendre visite pour m’annoncer que j’étais atteinte d’un myélome multiple et qu’il s’agissait d’un cancer.

Misty avait les larmes aux yeux et m’a serré la main. Elle est infirmière et savait très bien de quoi il s’agissait... J’étais sur le point d’entamer le plus important combat de ma vie. 


Lors de ma discussion initiale avec le Dr Luecke, il m’a posé plusieurs questions et je lui ai fait mention de ma blessure au genou survenue 5 ans plus tôt. Il m’a posé quelques questions supplémentaires à ce sujet, cherchant à savoir si j’avais subi d’autres tests, si des radiographies, une IRM ou des analyses sanguines avaient été effectuées, etc. Sans qu’il le mentionne clairement, j’ai eu la nette impression qu’il croyait que cela avait peut-être été le premier indicateur de mon myélome. 

Si, à ce moment, on avait procédé aux tests et au suivi nécessaires, le dommage à mes reins aurait pu être évité, ou du moins n’aurait pas été aussi grave. 


C’est pourquoi la sensibilisation est si importante!

Ce n’est pas seulement le grand public qui a besoin d’être renseigné et de connaître les bonnes questions à poser, mais aussi tous les professionnels de la santé. Au moment de parler de mon diagnostic, j’étais toujours étonnée d’entendre « De quelle maladie s’agit-il? » ou bien « J’en ai déjà entendu parler, mais je ne connais pas vraiment grand-chose au sujet de cette maladie ». Les choses se sont améliorées depuis que j’ai reçu mon diagnostic, mais on peut toujours faire mieux. 

Ce que je me souviens de la prochaine étape de mon parcours avec la maladie est une panoplie de tests, des tests et encore des tests, une petite intervention afin d’insérer de façon permanente un cathéter pour la dialyse, des séances éducatives, des rencontres avec des diététiciens et des travailleurs sociaux et des services de consultation en santé mentale (j’avais des spécialistes pour les reins et d’autres pour mon MM). 

Au cours de cette période, je dormais beaucoup. Mes filles étaient à mes côtés pour la majeure partie des trois premières semaines de mon séjour de cinq semaines à l’hôpital (l’état de mes reins devait s’améliorer avant que je puisse commencer la dialyse). Lorsque la dialyse a commencé, j’avais des traitements trois jours par semaine pendant cinq heures. En fait, à bien y penser, c’était plutôt sept heures par jour quand on inclut le temps nécessaire pour vérifier les signes vitaux, le branchement à l’appareil de dialyse, la dialyse en soi, le débranchement de l’appareil et, une dernière vérification des signes vitaux. Ces journées étaient à la fois épuisantes et terrifiantes. Des alarmes à répétition, une vérification constante de mon cathéter pour s’assurer qu’il n’était pas obstrué et aucune façon pour moi de vraiment me reposer.  

Puis la chimio a commencé.


On m’a prescrit un traitement à base de bortézomib, cyborg et dexaméthasone que je recevais chaque mercredi à 14 h, juste après la dialyse. Deux semaines plus tard, soit cinq semaines après mon diagnostic, j’ai reçu mon congé de l’hôpital. 

Je devais poursuivre mes traitements de dialyse et de chimio selon le même horaire, mais maintenant en tant que patiente externe. Misty me déposait pour la dialyse à 6 h 30 le matin et vers 13 h, je devais me rendre à la clinique de cancérologie pour la chimiothérapie. 

Je n’oublierai jamais la première fois que je me suis présentée à la clinique de cancérologie. J’étais dans le couloir achalandé de l’hôpital qui mène à la clinique et je fixais la porte d’entrée, incapable de me convaincre de l’ouvrir pour entrer. J’avais vraiment très peur; c’est comme si la réalité me frappait alors de plein fouet. Je devais maintenant y faire face seule; il n’y avait personne pour me pousser sur une civière ou dans un fauteuil roulant tout en plaisantant avec moi afin de détourner mon attention de ce qui m’attendait... J’étais seule et devais prendre mon courage à deux mains!   

Après avoir passé près de 10 minutes à regarder d’autres personnes entrer et sortir de la clinique, une infirmière s’est approchée et m’a demandé si j’avais besoin d’aide. Je me souviens de lui avoir dit « Je ne suis pas capable, je ne peux pas entrer! »


Elle m’a demandé si c’était la première fois que je me présentais seule et j’ai simplement hoché la tête. Elle m’a pris par la main pour franchir la porte, m’a aidée à m’enregistrer, puis m’a invité à m’asseoir dans la salle d’attente.


J’avais les larmes aux yeux et l’impression que tout le monde me regardait, et me jugeait pour ne pas avoir été assez courageuse pour entrer seule. À ce moment, je me suis promis que si je réussissais à surmonter cette épreuve je me ferais un devoir d’aider d’autres personnes à passer au travers! 

Ma vie avait changé. Pour les sept mois qui ont suivi, mes journées se résumaient à la dialyse, la chimio, le repos, le sommeil, l’alimentation, et à faire de la salle de bain ma meilleure amie. Un jour, le Dr Zheng est entré dans la salle de dialyse et a dit : « Vous n’avez pas besoin de dialyse aujourd’hui, l’état de vos reins s’est suffisamment amélioré pour que vous puissiez cesser la dialyse! » Je ne l’ai pas cru et je lui ai fait répéter!


Il m’a expliqué que je n’étais pas encore au bout de mes peines, mais que si je continuais à suivre mon régime rénal et que ma chimio continuait à bien se passer, il n’aurait besoin que d’une analyse de sang hebdomadaire pour s’assurer que tout était dans l’ordre!

Neuf semaines plus tard, le Dr Luecke m’a annoncé une autre bonne nouvelle.


Les résultats d’une analyse sanguine démontraient qu’il n’y avait plus de traces de myélome; j’étais en rémission complète et n’avait plus besoin de chimio!  

Je croyais alors que la vie reprendrait son cours normal, que je pourrais retourner au travail, que ma vie ressemblerait à ce qu’elle était avant, mais ce n’était pas le cas. J’étais constamment fatiguée, j’avais des courbatures et des pertes de mémoire.


Le « brouillard de la chimio » s’était transformé en « cerveau de la chimio », un cas sévère de confusion ou de tendance à l'oubli qui m’envahissait. J’ai participé à une étude sur le cerveau dans l’espoir que ma situation s’améliore, mais on m’a informé qu’il faudrait un minimum de 5 ans pour un rétablissement complet. J’avais travaillé en comptabilité et pourtant maintenant, les chiffres n’avaient plus aucun sens pour moi; mon retour au travail n’était donc pas possible. J’ai continué de recevoir des prestations d’invalidité de longue durée jusqu’à ma retraite le jour de mon 65e anniversaire de naissance.


J’avais prévu travailler jusqu’à l’âge de 72 ans, mais cela n’était plus possible.  

Peu de temps après mon diagnostic, mes filles et moi avons cru bon d’informer mes proches de mon diagnostic.

Ma plus grande préoccupation était mes petits-enfants. Ils savaient que Nana était à l’hôpital et les trois aînées, mes petites-filles, savaient que leur mère s’était précipitée pour être à mes côtés.


Je suis très présente pour tous mes petits-enfants; j’habite avec trois d’entre eux et les deux autres habitent à sept minutes.


Nous avons pris la décision difficile de leur annoncer mon diagnostic. J’avais toujours été honnête avec eux et je n’allais pas changer cela maintenant. Ce fut une conversation difficile; ils se sont tous assis sur mon lit d’hôpital et nous leur avons annoncé la nouvelle ensemble.

Ma famille et mes proches! Noël 2022 avec mes filles, gendres, petits-enfants et le témoin et la demoiselle d’honneur à mon mariage! Jack a reçu 4 greffes du rein (sans lien au myélome) et m’a écouté et conseillé. Lynne a fait don d’un de ses reins pour l’une des greffes. 

Nous leur avons expliqué en termes simples que Nana avait besoin de traitements pour permettre à ses reins de mieux fonctionner et pour « nettoyer » son sang. Je leur ai également dit que j’étais atteinte d’un cancer. Mon aînée savait très bien ce que cela signifiait puisqu’elle avait perdu sa grand-mère paternelle d’un cancer du poumon alors qu’elle était âgée de cinq ans. Je leur ai promis que les médecins et, plus important encore, que je ferais tout ce que je pouvais pour combattre mon myélome multiple.


Comme je respecte toujours les promesses que je fais à mes petits-enfants, je me bats chaque jour afin de respecter ma promesse! 


Nous avons décidé que mes filles publieraient la nouvelle sur ma page Facebook après que mes proches aient été informés. Je tenais à être ouverte et honnête avec tous et cette plateforme me semblait le moyen le plus efficace de le faire. Facebook est devenu ma façon de communiquer… nous y reviendrons plus tard. 

À mon retour à la maison, j’avais beaucoup de temps pour réfléchir, et souvent, à des choses auxquelles j’aurais aimé mieux ne pas penser. Je me posais plusieurs questions, mais je ne pouvais pas constamment appeler mes médecins. J’étais dépassée par mes sentiments et mes émotions et ne savais pas vers qui ou quoi me tourner. Le psychiatre m’a prescrit des comprimés pour l’anxiété, mais n’avait aucune explication pour les émotions que je ressentais. Le conseiller en santé mentale m’a rassuré que mes émotions et sentiments étaient tout à fait normaux et m’a suggéré d’en prendre note pour me libérer l’esprit. Eh bien, cela ne m’a pas aidé; en fait je me suis simplement mise à avoir plus de questions. Je ne voulais pas importuner mes filles, ma sœur, mes proches, car après tout aucun d’entre eux n’avait vécu quelque chose de semblable et je ne voulais pas les inquiéter. 

Je me suis tournée vers Internet (je sais, c’est une chose à éviter!). Je ne cherchais pas à me renseigner sur le myélome multiple, mais je désirais plutôt aller à la rencontre de personnes qui SAVAIENT exactement ce que je ressentais et qui pouvaient valider les sentiments, la douleur et la fatigue qui se manifestaient soudainement à tout moment.

J’ai trouvé les renseignements que je cherchais sur le site Web de Myélome Canada. On me dirigeait vers un groupe de soutien local composé d’autres personnes atteintes d’un MM et vivant dans ma communauté, à Surrey (C.-B.)!  

Phil Harbridge (gauche),Tom Taylor (droite) et moi, membres du Surrey & District Multiple Myeloma Support Group 

Lors de ma toute première participation à une réunion du groupe, je me suis sentie comme lorsque j’étais figée devant la porte de la clinique de cancérologie. George, un membre du groupe de soutien, est venu vers moi et m’a accompagné pour entrer. Sa femme était atteinte d’un MM et je me suis tout de suite sentie au bon endroit!   

Ce jour-là a changé ma vie puisque j’ai compris que ce que je ressentais était tout à fait normal.

Ces gens comprenaient mes émotions, ils partageaient ma douleur, ils comprenaient l’anxiété qui m’envahissait face à l’avenir, et ils étaient là pour m’accompagner dans mon cheminement avec la maladie. Ils ont répondu à mes questions, ils m’ont écouté, et surtout, ils m’ont compris! 


Je me suis souvenue de la promesse que je m’étais faite dans la salle d’attente de la clinique de cancérologie. Je ne voulais pas que personne ne se sente aussi seul que je m’étais sentie cette journée-là. Je voulais m’impliquer, parler avec les gens, et les aider à trouver leur force intérieure pour se battre.


Notre groupe de soutien a préparé un dépliant pour expliquer notre raison d’être et les activités que nous pouvions faire ensemble. Nous avons demandé à l’oncologue de la clinique de cancérologie de remettre ce dépliant aux patients atteints d’un myélome, plus particulièrement aux patients nouvellement diagnostiqués... et puis il y a eu la pandémie. Le groupe de soutien a continué d’organiser des rencontres mensuelles sur Zoom. Nous nous sommes soutenus les uns les autres, nous avons offert des conseils et solutions, et un soutien virtuel. 

Lorsqu’on a commencé à envisager la fin de la pandémie, Myélome Canada a lancé un nouvel événement, soit une randonnée à vélo [le Tour Myélome Canada] afin de recueillir des fonds pour la recherche et la sensibilisation au myélome. Le mot sensibilisation m’a sauté aux yeux!

Comme je n’ai jamais hésité à informer toute personne à ce sujet, j’ai sauté sur l’occasion de m’impliquer dans le Tour de Vancouver! 

Ayant déjà organisé quelques événements pour divers organismes caritatifs, été membre du Club Lions, et m’étant impliquée auprès des Guides par le passé, ceci était tout à fait dans mes cordes! J’ai donc choisi de me joindre au comité organisateur. 


Je ne veux pas m’étendre sur le sujet puisque ce n’est pas à moi de le faire, mais la principale raison qui motive mon implication est ma fille aînée Misty.

En effet, deux ans après mon diagnostic, Misty a elle aussi reçu le diagnostic d’un myélome multiple.


Heureusement, il n’y a pas d’atteinte rénale, mais le diagnostic est tout aussi dévastateur. 

Pour le Tour de Vancouver, Misty a formé l’équipe Dirty Chains; les « chaînes souillées » autrement dit. Plusieurs ne comprendront pas la pertinence du nom de l’équipe, mais pour ceux d’entre nous atteints d’un MM, le nom est très approprié!


Comme nous avions besoin de bénévoles, Misty a fait appel à ses enfants, et son mari a offert des prix et s’est impliqué dans la mise en place le jour de l’événement. Ma plus jeune, Tafra, a proposé de diriger la première halte de repos/repas avec ses enfants et son mari s’est occupé de l’équipement audio – ce fut un événement familial! J’ai accepté d’organiser les prix offerts et de m’occuper de l’enregistrement des participants.

Mon équipe pour le Tour Myélome Canada 2022 : Brooke, Misty, Dayton, Cheyanne, Ava et à l’avant Emmett et Tafra

Misty a parcouru 30 km et même si nous étions tous épuisés à la fin de la journée, mon cœur était rempli de bonheur!

J’ai fait la connaissance de Michelle Oana de Myélome Canada lors de ma participation au premier Tour Myélome Canada. Quel plaisir de travailler avec Michelle et c’est un peu grâce à elle si je continue de m’impliquer bénévolement. Merci Michelle de m’avoir donné ma voix 💕 !


En discutant avec Michelle, elle a mentionné qu’ils étaient à la recherche de bénévoles pour la Marche Myélome Multiple prévue quelques semaines plus tard. Comme il y avait deux Marches organisées dans Lower Mainland, Michelle souhaitait que je m’implique bénévolement pour l’une d’entre elles. J’ai fait mieux que ça et me suis portée bénévole à l’enregistrement des participants pour les deux Marches qui avaient lieu deux journées consécutives! 

Michelle Oana et moi lors de l’édition 2023 de la Marche Myélome Multiple de Vancouver 

Le Tour Myélome Canada organisé l’année suivante se promettait d’être un événement encore plus grand, encore meilleur et plus réussi en raison de l’expérience acquise l’année précédente. Je faisais partie du comité organisateur et j’étais responsable de l’enregistrement des participants et de l’organisation des prix.

Misty et Nate à la ligne d’arrivée du Tour MC 2023 

Une fois de plus, ma famille s’est mobilisée et une nouvelle tradition familiale est née.


Certains ont repris les mêmes tâches que l’année précédente et d’autres se sont acquittés de nouvelles tâches. Tous étaient heureux d’y participer! Ma petite-fille aînée (16 ans) a été ma collaboratrice dans les semaines qui ont précédé le Tour et mon bras droit le jour de l’événement. Mes petits-fils, âgés de 11 et 12 ans, ont dirigé la station de café à la ligne de départ, ont encouragé les cyclistes à leur départ, les ont salués à la ligne d’arrivée et leur ont remis un cadeau de participation à la ligne d’arrivée. Aux côtés de ma fille et de son mari, mes petites-filles âgées de 13 et 14 ans ont travaillé sans relâche à la halte repas, ont accueilli les cyclistes les guidant vers les repas, les boissons et les toilettes. Je suis tellement fière de chacun d’entre eux!

De nombreux cyclistes participent pour soutenir un ami ou un membre de leur famille dans sa lutte et plusieurs posent des questions. Je me souviens que lors du Tour 2023, il y avait un couple qui marchait dans le parc sans savoir qu’il y avait un Tour Myélome Canada d’organisé. Ironiquement, l’homme avait reçu le diagnostic d’un myélome la semaine précédente, se sentait dépassé et ne savait pas qu’il existait des groupes de soutien. Plusieurs d’entre nous ont pris le temps d’échanger avec le couple et nous avons invité l’homme à se joindre à notre groupe de soutien.


Nous sommes maintenant sur le point de tenir deux autres Marches et, encore une fois, je m’occuperai de l’enregistrement des participants. J’ai hâte de discuter avec les gens et de répondre aux questions de ceux qui cherchent à savoir ce qu’est le myélome multiple!  

L’élément le plus important de mon implication est la sensibilisation!

J’ai profité de ces occasions de bénévolat pour inonder chaque semaine mon compte Facebook non seulement pour annoncer les événements, mais aussi pour partager ce à quoi doivent faire face les patients atteints d’un myélome, ce que signifie le myélome, ses signes et symptômes, et ce que les dons peuvent faire pour les patients!  

J’ai rencontré tellement de personnes incroyables atteintes d’un myélome. J’écoute avec attention leur témoignage, leurs triomphes et leurs revers. Je souris, ris et pleure avec eux et parfois même, je m’argumente avec eux.

La Marche 2023 : À l’enregistrement (je suis derrière le poteau), Misty (qui tient notre chien), mon aînée (gilet blanc), des bénévoles et des membres de notre groupe de soutien 

On me demande souvent où je puise ma force et comment je parviens à demeurer positive?


Croyez-moi, je ne me sens pas toujours forte ou positive, MAIS lorsqu’une journée est plus difficile, je n’ai qu’à réfléchir à la chance que j’ai d’avoir une famille comme la mienne et des filles qui font preuve d’une force extraordinaire. Je regarde mes petits-enfants, qui eux aussi partagent cette épreuve avec Misty et moi, et j’y puise ma force et m’efforce d’avoir une attitude positive.


La négativité et la faiblesse n’ont pas leur place dans ma famille ou dans mon parcours. Je suis une combattante!  

Le myélome multiple fait face à un adversaire de taille!  

Betty

Ma troisième croisière en Alaska, 2022 

Pour trouver un groupe de soutien dans votre région, ou pour savoir comment en créer un, cliquez ici ou communiquez avec Michelle Oana, directrice du développement et relations communautaires à moana@myelome.ca.

Nous espérons que vous apprécierez rencontrer nos étoiles de la rubrique « Pleins feux » en 2023 et les autres membres de la communauté de Myélome Canada. La rubrique « Pleins feux » de notre infolettre « Manchettes Myélome » présente le témoignage et les réflexions de membres de notre communauté, qu’ils soient patients, proches aidants ou professionnels de la santé. Les opinions exprimées et partagées sont celles de la personne qui s’exprime. Nous reconnaissons que le parcours et l’expérience de chacun sont différents. 


À vous tous qui avez partagé votre témoignage par le passé, ainsi qu’à ceux qui le font encore aujourd’hui, nous vous sommes reconnaissants… vous êtes une source d’inspiration.  


Si vous souhaitez partager votre expérience dans une prochaine édition de « Manchettes Myélome », veuillez nous écrire à contact@myelome.ca.

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